Histoire de transat

Plongées, siestes dans le hamac, petits mouillages peinards… une semaine pour digérer une traversée de l’Atlantique, c’est boooonn ! Changement de rythme donc, et retour sur les moments forts, autour d’un petit rhum… Après un magnifique départ de course des Canaries, le rythme de course s’est installé. La grande bulle en l’air, le jour et la nuit. Eric relève les positions des concurrents. Ensemble, nous comparons notre évolution. Dark & Steamy, machine de course tout en carbone avec équipage affûté ne nous devance pas de peu. Mais derrière ça ne traîne pas non plus. Le vent monte, la mer se forme. Le carré se transforme en atelier. Réparation des spis, épissures et gainage des bras de spi. Mais il y a un moment il faut ménager la monture, et l’équipage ! Le génois est déroulé. Nous respirons un peu. On reprend le temps de vivre, de se faire des bonnes bouffes, de bouquiner. Laissons les autres casser, on remettra les gaz plus tard. En attendant nous enchaînons tout de même les surfs à 18 nœuds et passons la barre des 20 à l’occasion… Une panne de réception de mail nous prive de fichiers météo et des positions des concurrents. Nous oublions un peu la course et passons en mode « voyage ». Joseph, contemplatif jubile et quel bonheur que de l’entendre dire au réveil « C’est beau, bon dieu qu’c’est beau, y’a pas deux jours pareils, moi je prends mon pied ! ». Pour l’année de leurs 50 ans, Eric et JJ, amis de toujours, sont venus marquer le coup en vivant cette aventure. Eric écrit, raconte sur un carnet, pour partager à son retour ces instants avec sa femme. Finalement, il est vrai que dans ces instants d’isolement, loin de tout, on est peut être plus proche encore de tous ceux que l’on a laissés à terre ! « Ben alors Jean-Jacques, qu’est ce que tu fais ? » Empannage incontrôlé, bateau en travers des vagues… Non il ne s’est pas endormi, c’est la barre qui ne répond plus ! Les drosses (câbles de direction) sont cassées nets. Il reste 900 milles à parcourir ! Le pilote automatique qui est en direct prend le relais, les barres de secours sont installées. Un bon repas pour digérer les émotions, suivit d’une sieste, et on s’attaque à la colonne de barre. Démontage, remplacement des câbles par du textile spectra, épissure, palans… Ca marche, mieux que neuf ! E c’est repartit à fond la caisse. Le vent et la mer restent soutenus, et ce n’est que le dernier jour que nous remettrons le spi. Cap sur Sainte-Lucie pleine balle et une arrivée avec manœuvres impeccables de nuit : Du bonheur ! Sur les pontons, nous découvrons un bilan matériel des concurrents que nous ne soupçonnions pas : les spis éclatés à profusion, mâts et bômes cassés, usure incroyable… Au rapport heure d’arrivée/état du bateau, on est très bien placé !
Mais les marinas ça va un temps, on a pas fait tout ce chemin ensemble pour s’arrêter là. Alors en route pour les mouillages des Antilles, sortez palmes masques tubas, hamac… et table de cockpit avec lampe tempête pour les soirées à rigoler sous les étoiles !
Merci à vous Eric, Joseph, Jean-Jacques, Eric, pour ces moments…
Yann et Albane

Comments

[Bertrand]

Bravo pour cette belle régate que nous avons suivie de bout en bout, de jour en jour grâce à vos positions données et retransmises grâce au lien sur le site de l'Arc!
Pourtant le bout de bois jaune en avait vu de toutes les couleurs les jours précédent le départ!
Chacun ici, y allait de ses options.
Pour moi j'étais avec vous par clair de lune et sillage phosphorescent.
Patience, dans queslques heures vous pourrez piquer une tête à Gros Islet près de Rodney Bay...
En attendant, Akéla bravo!
Kénavo