Le voilier Akela a soif de milles
Apres s'être refait une beauté sur le quai de la cité corsaire de Roscoff, Akela est mieux préparé que jamais. Et oui, l'open 50 voyageur quitte de nouveau la Bretagne, sa terre natale pour sept mois de navigations lointaines. Avec différents équipages, Akela avide de rencontres part à la découverte de paysages et de cultures.
Navigation lointaine, top départ :
Une odeur de café chaud se répand dans le bateau...à Brest, en ce dimanche 15 octobre notre petit déjeuner est accompagné d'un doux rayon de soleil. C'est Bernard le sudiste du bord qui nous apporte de sa chaleur ! Hum, Gaëlle, arrive croissants à la main et sourire aux lèvres. Elle vient compléter l'équipage : sept candidats à l'aventure pour cette première étape, Brest - Lisbonne. C’est donc dans le port du Moulin Blanc de cette métropole océane que les premiers partants font la connaissance du monocoque vagabond : Akela. Le temps de s'approvisionner et de s´installer confortablement, et voilà que les amarres sont larguées pour quelques jours de navigation. C´est un départ magistral de la rade de Brest que nous effectuons. Sous un soleil chaleureux l´équipage s'affaire à la manœuvre. On hisse les voiles et dans la foulée, un vent favorable nous permet d’envoyer le spi. Que demander de plus pour se mettre en jambe ? Les 130 m² de toile rouge font glisser le bateau tranquillement à 12 noeuds jusque la sortie du goulet. Au passage devant les tas de pois, lunettes de soleil sur le bout du nez, nous contemplons ce paysage déroutant tout en appréciant la douceur d'une salade estivale... mais attention la traversée du Golfe de Gascogne est à venir, et chacun en connaît le mythe !
Un vent d’est-sud-est pour passer Sein, une mer qui se forme, et l'équipage s'équipe : vestes de quarts et pantalons cirés, confort incontournable pour rester sec et bien au chaud ! Le phare du Chat et la pointe du Raz disparaissent petit a petit de notre champ de vision ... ça y est la fameuse descente est amorcée, et pour certains la première nuit en mer est imminente !
Comme prévu par la météo, ce n’est pas au portant que nous allons dévaler le Golfe de Gascogne. Cependant le sillage, qui de nuit devient étoilé par le plancton en mouvement, laisse deviner la vitesse d´Akela. Dauphins et fous de bassan font partie du spectacle. Nous avons même eu la visite sympathique d'un petit rouge gorge qui s'est pris d'affection pour Stéphane. Les thons, eux, nous accompagnent longtemps jusque dans nos assiettes !
Hola Galicia !
Une nuit, deux nuits, à la troisième un halo nous apparaît : Viva España ! L'escale galicienne est comme toujours au programme, et cette année c'est dans le port de "A Coruña" que l'on s'arrête manger des tapas. Le choix du chef de bord Yann de Kerdrel a été favorisé par l'annonce d'un fort coup de vent dans le secteur. On tire donc des bords afin d'aller s'abriter. Comme l'avait souhaité Hercule tout en l'érigeant, les lueurs de sa célèbre tour nous guident pour entrer dans la ria. Puis c'est Thierry qui prend le relais. L'oeil attentif sur la carte marine, le mousse repère l'alignement à suivre pour pénétrer dans la marina galicienne.
Au matin, c'est sous un crachin breton (tiens dont, l'aurait-on embarqué avec nous celui-là ?) que nous découvrons la fameuse "cité de cristal". La série d'immeubles à galeries de La Corogne s'étend devant nous. L'envie de se faufiler au travers des ruelles ne se fait pas attendre... Son architecture, son passé maritime, son tramway d'antan, et bien sûr son rythme espagnol, l'équipage est conquis par cette escale au goût hispano-celtique. Et pas de doute, nous avons trouvé notre Maria Pita à nous. Non il ne s'agit pas de la femme emblématique de la ville (célèbre pour sa bravoure face aux anglais au XVI siècle), mais de la "dueña" du bar a tapas. Son accueil est l'un de ses secrets qu'elle laisse transparaître dans la préparation du poulpe à la Gallega (spécialité locale épicée au paprika)...
Le vent de force 9 est passé, le baromètre remonte, une fenêtre météo s’ouvre…on hisse les voiles direction le cap Finisterre où les pèlerins de Saint Jacques de Compostelle viennent y jeter leurs chaussures... On tricote (on tire des bords) pour gagner du terrain dans le Sud, mais cette année, Eole a décidé de nous faire visiter la côte ouest de la péninsule ibérique. Les coups de vent se succèdent et sont synonymes d’escales. « C’est la dépression qui donne le ton, et finalement le saut de puce ça a du bon » affirme l’équipage ravi de voir du pays : culture, randonnée, échanges « multi-langues » toujours aussi enrichissants, à chaque arrêt son originalité ! Au hasard des rencontres et des ruelles, les spécialités culinaires ravissent nos papilles. L’Espagne, son ambiance et sa vie nocturne, la Galice, son accueil et ses paysages verdoyants… Le temps de faire un grand « Adios » à Stéphane et Bernard qui regagnent en France, et le reste de l’équipe quitte la baie de Vigo deux ris dans la grand voile et trinquette arrisée…Akela est un bateau conçu pour affronter les mers du sud, on aime s’en souvenir ! Une nav’ musclée accompagnée par le soleil et les dauphins, et l’open 50 rallie les côtes portugaises… Porto, ça vaut le détour non ? C’est donc dans la marina de Leixoes que l’on décide de venir amarrer la coque jaune. Une arrivée de nuit avec petits surfs à 13 noeuds sous un air de fado (musique traditionnelle portugaise). Les matelots sont contents de hisser le drapeau portugais, acte de courtoisie et symbole d’une entrée en terres nouvelles…
Bom dia Portugal !
L’immersion dans le pays du bacalao (la morue) commence donc dans cette ville classée patrimoine de l’Unesco. C’est ici que l’on accueil un nouvel équipier, Yann (et de deux !). La troupe fait plus ample connaissance en arpentant les rues, les yeux subjugués par les incroyables façades colorées. La richesse architecturale et l’incontournable visite des caves de Porto laisse ses déambulateurs séduis.
Une digue protège le bateau de cette forte houle venue du sud. D’autres petits voiliers sont venus se mettre à l’abris, il y a déjà plus d’une semaine qu’ils attendent une accalmie. Ce matin le vent souffle toujours à plus de 30 nœuds, mais ce soir une nouvelle fenêtre météo s’ouvre : cap au sud pour Akela et son équipage …